Qui suis-je?
« On a deux vies, et la deuxième commence quand on se rend compte qu’on n’en a qu’une. »
Je ne suis pas une Psychologue, je suis une Psyplette...
L’image caricaturale du psy taiseux avec des lunettes qui bougonne dans sa barbe quelques « Mmmmm…. », « Ahhhhh… » et qui répond systématiquement aux questions du patient par « à votre avis ? » ou « qu’est-ce que vous en pensez, vous ? » me semble bien obsolète et périmée de nos jours. Cette pratique appelée « l’abstinence » a été mise en place par les successeurs de Freud à la fin du XIXème siècle, alors que le père de la psychanalyse lui-même ne la pratiquait pas puisqu'il parlait et échangeait beaucoup avec ses patients.
Laisser une personne qui vient chercher de l'aide dans le silence me semble tellement cruel, et le mutisme est si peu constructif...
Si certains silences sont utiles, fondateurs et chargés de sens, il me parait important d’apporter ma contribution d’énergie à l’échange avec le consultant. Il vient chercher un accompagnement pour trouver des réponses, le thérapeute se doit alors de bouger pour le suivre. La parole n'est-il pas le propre de l’Homme ? Bien évidemment, je n’ai aucune réponse ou solution précise et tranchée aux questionnements des patients, mais j’interagis, je me pose tout haut des questions, je cherche avec lui, je reformule, je propose des pistes de réflexion, des analogies, des hypothèses, parfois des conseils de lectures, films, conférences de sorte à ce que le consultant puisse trouver la ressource et l’énergie nécessaires pour donner sens à sa recherche. C’est précisément ce qui est attendu d’un aidant que de contribuer à la recherche des personnes qui le consultent...
C’est quoi une thérapeute engagée ?
On dit souvent, et à raison, que le succès d’une thérapie repose pour beaucoup sur l’engagement et l’implication du consultant. Mais une thérapie est un travail d’équipe (consultant + thérapeute) et une équipe fonctionne bien quand tous les membres sont engagés. Qu’en est-il de l’engagement du thérapeute ? Je suis engagée au sens où je suis honnête et sincère en consultation. Si une situation ou un récit m’émeut, il m’arrivera parfois d’avoir les yeux brillants et de ne pas contenir à tout prix mon émotion. Certains praticiens jouent la "neutralité bienveillante" au prétexte de devoir "tenir une distance thérapeutique" pour ne pas influencer le cheminement et le libre arbitre du consultant. La pertinence de ce dogme est questionné par quelques thérapeutes (voir la réflexion de Jeanne Siaud Facchin dans « S’il te plait, aide moi à vivre : Pour une nouvelle psychologie ») et j’en fais partie. Je pense que les personnes viennent en consultation pour trouver de la chaleur et de l’humanité, mais aussi de l'honnêteté. Je ne souhaite pas cacher à mes consultants ce que je ressens de leur histoire: colère, tristesse, joie, .... Ma vérité à leur écoute contribue, de mon point de vue, à la justesse et l’authenticité de leur cheminement vers leur vérité et leurs solutions.
Il m’arrive aussi parfois de parler de moi. L’académisme voudrait que, aux yeux du consultant, le psy soit un être neutre, aseptisé, éthéré presque, dépourvu d’émotions et d’histoire. Mais alors, comment encourager notre consultant à s’émanciper de l’idéal de la perfection si nous lui faisons croire que nous sommes cet être neutre qu’il peut bien idéaliser à l’envi ? Donc, avec parcimonie, brièveté et justesse, et uniquement quand cela me parait opportun, il m’arrive de parler de mon expérience, de mes problématiques, de mes questionnements.
Mon éthique est empreinte d’humanisme, au sens où je place l’humain au centre de ma pratique.
Je suis membre de l'association "Stop aux Violences Sexuelles 85".
Portée par mon enthousiasme d’informer, d’éclairer et de transmettre, je suis animatrice bénévole de l’Emission « Blabla de Psyplette » sur la radio digitale « Dig-Radio Sud Vendée ».
Avoir une pratique humaniste, ça consiste en quoi ?
D’abord être ponctuelle en ne gâchant pas le temps des personnes qui souhaitent me rencontrer pour avancer dans leur vie en les faisant feuilleter des revues périmées dans la salle d’attente. Sauf événement sérieux et indépendant de ma volonté, si vous avez rendez-vous à 17h, vous passerez à 17h ! Je pense qu’à notre époque, ça mérite d’être souligné.
Pour assurer ma ponctualité, je ménage des temps de régulation entre mes rendez-vous qui permettent à l’entretien en cours de se terminer quand il doit vraiment se terminer. Si la personne est en train de comprendre quelque chose ou de traverser une émotion éprouvante, il est, à mon sens, contre-thérapeutique, de l’interrompre au prétexte que son temps est précisément terminé et que la personne suivante attend. Ce serait comme demander à une femme sur le point d’accoucher de serrer les cuisses, d’attendre et de revenir la semaine prochaine.
Ces temps de régulation me permettent également de faire véritablement une coupure entre 2 personnes et de prendre le temps de sortir d’une histoire pour pouvoir véritablement accueillir la suivante. Ce temps me permet de préparer l’entretien à venir en relisant mes notes ou en méditant quelques minutes (ou en prenant un thé aussi...). C’est un gage de la qualité de l’attention que le consultant vient chercher.
Cette latence permet également d’assurer au mieux la confidentialité de la démarche de chacun en évitant que les personnes qui consultent ne puissent se croiser.
Une pratique humaniste c’est aussi proposer des séances au juste prix. J’ai choisi un format de séance de 1h30 car j’estime que c’est le temps nécessaire pour entrer et plonger véritablement dans un échange, et éviter de rester en surface. Beaucoup de thérapeutes proposent des séances de 50 minutes, pour pouvoir poser des rendez-vous toutes les heures. Cela me parait trop court : on a juste commencé à s’installer dans la conversation qu’il faut se quitter, je trouve ce rythme très frustrant et je me demande si on a vraiment le temps de plonger ?
Par ailleurs, je propose un tarif de consultation que j’ai calculé de sorte à pouvoir vivre de mon activité : me nourrir, me loger, m’habiller, m’offrir quelques divertissements, payer ma maison, mes factures… Si je vis de mon métier de thérapeute exclusivement, mon véritable enrichissement, il est dans l’échange avec les consultants et dans leurs témoignages de mieux-être et remerciements. C’est dans ces moments-là que la différence entre réussir dans la vie et réussir sa vie devient claire pour moi.
Comment je suis devenue thérapeute ?
Depuis mon enfance, je suis fascinée par les Rêves. Je me souviens, à l’âge de 7 ans, déchiffrer "La triple clé des songes" par Le Grand Halbert, un vieux livre que possédait ma Grand-Mère, hérité de son oncle…
Au début de ma vie d'adulte, j'ai été, comme tout à chacun, confrontée à des épreuves de la vie et j'ai ressenti le besoin de consulter un "psy". C'est par le bouche à oreille (à l’époque, il n’y avait pas d’internet !) que j'ai rencontré celle qui sera ma première psy. Il s’avère qu’elle était psychothérapeute* et elle me propose de recueillir mes rêves. Au fur et à mesure de nos échanges, je prends conscience de la richesse de mes rêves, de leur précieuse valeur pour m’aider à comprendre ce que je traverse, par où je dois regarder, et ce que je dois dépasser si je veux trouver mon issue. Par ailleurs, je me passionne pour la psycho au sens général, et me cultive sur les fondements des comportements et des processus mentaux humains. La psychologie et les rêves ne me quitteront plus.
Une petite dizaine d’années plus tard, je traverse à nouveau une tempête personnelle et métaphysique. Je ressens à nouveau le besoin d’être accompagnée. Puisque j’ai changé de région, je ne retourne pas voir ma « première psy » qui m’avait pourtant si bien accompagnée. Une fois de plus, je m’en remets au bouche à oreille et je rencontre ma « deuxième psy » (encore une psychothérapeute), et voilà qu’elle me propose de travailler avec le Rêve… mais Éveillé et Libre cette fois !
« On a deux vies, et la deuxième commence quand on se rend compte qu’on n’en a qu’une. » - Confucius.
Ces 2 tranches de thérapie m’ont permis de visiter véritablement l’intérieur de moi, d’oser aller regarder ce qu’il y a derrière l’image qu’on donne de soi. Le travail sur moi m’a permis de naître, vraiment, de m'incarner. J’ai compris, entre autre, que si je ne changeais rien dans ma vie, j’allais renoncer à ce qui m’anime vraiment et devoir me contenter de satisfaire l’image qu’on attendait de moi.
Parce qu’une fois qu’on sait, ça devient très difficile de continuer à faire comme quand on ne savait pas, j’ai quitté la stabilité et le « confort » de mon travail dans l’ingénierie et l’architecture. Je me suis formée dans le but de pouvoir accompagner les personnes à visiter elles-aussi leurs profondeurs.
Je me suis formée à l’Ecole du Rêve Éveillé Libre (EREL - formation privée sur 2 ans sanctionnée par un examen) à Paris, puis à l’EMDR-DMS à Nantes et je suis psychopraticienne par le Rêve Éveillé Libre et l’EMDR-DMS. Par ailleurs, je suis une thérapeute certifiée en accompagnement du deuil (et toutes situations de rupture). Les psychopraticiens sont les personnes qui n'ont pas forcément un bagage universitaire et académique comme le psychiatre ou le psychologue, mais qui ont néanmoins reçu une formation professionnelle et certifiée en psychologie dans le cadre d'une méthode précise. La méthode du REL est reconnue par la FF2P (Fédération Française de Psychothérapie et de Psychanalyse). L’EMDR est une technique psychothérapeutique officiellement reconnue depuis 2007 par la Haute Autorité de la Santé (HAS) pour le traitement des Etats de Stress Post Traumatique.
Le pré-requis pour intégrer ces formations est de disposer (du bac!), d'un bon équilibre psychique et d'avoir fait une psychothérapie conséquente (ce que n’ont pas forcément fait les psychologues et les psychiatres). Pour s'en assurer, l'Ecole exige de suivre une thérapie didactique pendant les 2 années de formation (et de 3 thérapies pour moi ! ... sans compter celles que je reprendrai ensuite.)
Comment accompagner une personne sur ses chemins inconnus, si nous-mêmes nous n’avons jamais osé visiter les nôtres ?
Le travail sur soi sert avant tout à se connaître, à mieux appréhender nos zones d'ombres pour les faire reculer et y faire entrer la lumière. En effet, on ne peut pas accompagner une personne plus loin que là où nous sommes nous-même capable de supporter aller... D'autant plus qu'on ne devient pas "psy" par hasard. Le besoin d'aider les autres s'ancre souvent dans l'histoire du thérapeute, c'est pour cela qu'il est important qu'il se connaisse bien afin d'être plus efficace !
*Voir sur ce site Rubrique "Questions / Réponses": Quelles différences entre les psys...?"