Thérapie inopérante

Pourquoi une thérapie ne fonctionne pas ?

14 Octobre 2022

Pourquoi, parfois, la thérapie ne fonctionne pas ?

- Le thérapeute est incompétent. 

Beh oui, n’ayons pas peur de le dire, cela arrive ! Soit il est globalement incompétent parce que mal formé (formation en e-learning de 12h à 89€) ou trop peu expérimenté ; ou incompétent sur le sujet qui vous concerne car cette problématique fait écho à son histoire personnelle, laquelle il n’a pas clarifiée lui-même. Je me souviens d’une personne qui m’avait raconté qu’un psychiatre précédemment rencontré lui avait rétorqué, alors qu’elle exposait avoir été un enfant victime d'abus sexuels : « Oh, mais c’est du passé, ça ! C’est fini maintenant, c’est derrière, il ne faut plus y penser. »  Il y a fort à parier qu’il y a des histoires d’abus dans la famille de ce psychiatre qu’il dénie, minimise ou évite…


- Le thérapeute est tout à fait compétent, mais ce qu’il vous propose ne vous convient pas. 

Avant de prendre un premier rendez-vous avec un thérapeute, c’est important de se renseigner sur lui : visiter et lire attentivement son site internet, sa page Facebook, insta, voir les avis google le concernant, connaitre sa méthode de travail, la trouver intéressante… Cette première approche vous donnera envie ou pas de prendre un rendez-vous. Ensuite, lors du premier entretien, quand vous le rencontrerez en vrai, vous jugerez (oui VOUS JUGEREZ) par vous-même si sa personnalité et ce qu’il vous renvoie vous conviennent. Il est indispensable de choisir un thérapeute avec qui vous vous sentez en confiance et à l’aise pour vous dévoiler. Vous devez être à l’aise avec lui, sa voix, son odeur, son attitude, dans son cabinet et avec les outils de travail qu’il vous propose. Ne choisissez pas un thérapeute qui travaille avec le Rêve Eveillé Libre si vous n'adhérez pas à l'interprétation des rêves, même si votre meilleur ami vous a fait l’éloge de ce thérapeute... Il faudra peut-être faire 2 ou 3 premiers rendez-vous avec des thérapeutes différents avant trouver celui qui vous convient.


- Le manque d’implication est une cause fréquente de stagnation. 

La médecine conventionnelle a habitué les patients à ingurgiter passivement et « bêtement » des principes actifs (médicaments) qui se chargent chimiquement de régler le problème. La médecine conventionnelle demande juste aux patients de … faire preuve de patience, et le médecin a le pouvoir de les sauver en leur prescrivant des substances actives. En psychothérapie, le sujet est à la fois le moteur et le principe actif. Sans la détermination, la volonté et l'implication du patient, le thérapeute ne pourra strictement rien faire pour le mieux-être de son patient. S’assoir dans le fauteuil du psy et patienter ne suffisent pas. Il est indispensable de s’impliquer entièrement.


- Ce défaut d’implication peut avoir des raisons diverses… 

Parfois le sujet soupçonne que ce qui est enfoui en lui est douloureux à regarder, et il met en place des stratégies d’évitement. Comme une blessure, un abcès, une fracture ouverte, trop difficile à regarder qu’on ne peut donc pas soigner. En thérapie, il s’agit d'oser regarder ses blessures et de revenir sur leurs circonstances pour les soigner, et tout cela sans anesthésie…


- La peur du changement est un frein puissant. 

La fameuse zone de confort est difficilement dépassable. Comme son nom l’indique mal, la zone de confort n’est pas forcément confortable au sens douillette et moelleuse. La souffrance psychique peut faire partie de notre zone de confort. La zone de confort est nos habitudes. Quand on souffre depuis longtemps, la souffrance fait partie de notre zone de confort. Je souffre, OK, mais je sais gérer ma souffrance. Si je ne souffre plus, qu’est ce que j’aurai à la place ? Serai-je en capacité de le gérer ? C’est la raison pour laquelle, des personnes sont capables de rester dans des situations difficiles, douloureuses : relations toxiques, travail insatisfaisant… Tout cela ne leur convient pas, mais il existe encore plus pénible et douloureux que cette souffrance : la peur de l’inconnu, la peur du changement !

Au regard de tout cela, j’ai l’habitude dans ma pratique de proposer un premier rendez vous pour vérifier. J’observe de mon côté, si rien de mon histoire ne s’oppose à ma capacité à accompagner cette personne dans sa problématique, et je propose au sujet de prendre un temps de réflexion après ce rendez-vous (une nuit à une semaine) avant de s’engager en thérapie avec moi.

Quand la thérapie a commencé, j’ai l’habitude de constater que si une thérapie est partie pour fonctionner, ses effets se feront ressentir dès la 3 ou 4ème séance. Tout ne sera pas réglé, loin de là, mais le sujet doit sentir quelque chose évoluer, s’éclairer, s’apaiser. Si ce n’est pas le cas, s’il observe aucun changement, il est opportun de reconsidérer la pertinence de la thérapie.

"Avant de guérir quelqu'un, demandez-lui s'il est prêt à abandonner les choses qui le rendent malade." - Hippocrate

Aucune thérapie, aucun thérapeute ne pourront vous changer, même pour le meilleur, contre votre gré.