La Colère

Et les erreurs de destinataire...

16 Février 2018

Cela va faire 12 ans que je vis dans la maison que j’occupe et que j’avais acheté, à l’époque, à ses anciens propriétaires ; et pourtant, il m’arrive encore parfois de recevoir du courrier à leur attention. 

Dans la vie, c’est un peu la même chose : il nous arrive de recevoir des choses dont nous ne sommes pas les bons destinataires : par exemple, la colère.

Ne vous est-il jamais arrivé de prendre de plein fouet, et sans la voir venir, la colère d’un proche, d’un client mécontent, d’un collègue… ? Sommes-nous toujours le bon destinataire de cette colère

La colère est une émotion relativement élémentaire qui exprime une profonde insatisfaction. Elle est réveillée, générée par une cause « responsable » de l’entrave à notre bien-être, « responsable »  de perturber notre confort ou encore « responsable » de contrarier nos plans, nos idées. Ce responsable, ce peut être le comportement d’une personne, un fait, voire une entité abstraite comme le système par exemple.  

Nous traversons fréquemment des moments de colère : autant qu’il y a d’insatisfaction dans une journée ! Bien évidemment, il existe différents niveaux d’insatisfaction allant du simple mécontentement à l’exaspération totale. Ne pas prendre en considération sa colère ou la dénier (« Je refuse de me mettre en colère ») ne fait que la faire durer intérieurement. Ce n'est pas parce que nous ne regardons plus quelque chose que cette chose n'existe plus. Les émotions sont une forme de langage : elles expriment des choses et méritent d’être écoutées et entendues. Refuser d’accueillir cette colère peut signifier refuser d’entendre une partie de nous qui est insatisfaite et le fait savoir. Refuser la colère  revient en quelque sorte à refuser d’écouter et d'entendre les revendications des forces vives. 

L’émotion de colère livre l’énergie nécessaire pour changer la situation de sorte à retrouver l’équilibre associé à la satisfaction, et à sortir de la frustration. Or si l’émotion de colère témoigne d’une insatisfaction à laquelle il faut remédier, elle ne dispense pas de prendre le temps d’identifier le véritable responsable de cette insatisfaction

Et c’est bien à ce niveau-là que, dans la précipitation (réagir à chaud) ou par facilité ou commodité, il y a parfois erreur d’acheminement du courrier…

Une analyse saine de la situation doit nous mener à poser notre action sur la véritable cause de notre frustration. La correcte administration du processus de nos émotions est étroitement liée à notre niveau d’acceptation de la responsabilité de notre vie. C’est rarement la colère en elle-même qui est mauvaise conseillère  et qui nous conduit au faux-pas, c’est plus souvent une erreur d’affectation dans le rôle du responsable de notre insatisfaction.

On comprend bien qu’une personne qui a tendance à remettre la responsabilité de ses satisfactions aux autres (« la réussite de mes enfants suffit à me rendre heureux »… par exemple) tendra à également rechercher chez les autres le responsable de sa frustration… Et se confrontera parfois à l’incompréhension du responsable désigné.

Dans d’autres cas, nos recherches du responsable de notre frustration nous mène à une personne ou à une situation qu'il n’est pas forcément aisé d’atteindre ou d’affronter. En effet, cela demande d'avoir développer l'assertivité nécessaire pour poser les actes ou/et paroles nécessaires pour sortir de la frustration et trouver la satisfaction souhaitée. Il arrive donc, qu'au lieu de faire face à leurs difficultés certains « choisissent » un tiers pour déverser l’énergie de leur colère. Un profond sentiment d'injustice voire d’incompréhension s'installe alors chez celui qui est ainsi visé. 

C'est bien entendu une des manières par lesquelles on parvient à rendre une relation toxique

Moralité : vérifier toujours le destinataire de la lettre que vous recevez avant de l’ouvrir et de vous sentir concerné par ce qu’elle contient…

Bibliographie: "La Puissance des émotions" de Michelle Larivey