L’égoïsme est indispensable pour construire l’estime de soi et la confiance en soi. Or des décennies de conditionnement éducatif et l’égoïsme est trop souvent considéré comme immoral et pointé du doigt comme une défaut. 

Mais contrairement à l’égocentrisme, il existe un égoïsme sain qui tient compte de l'autre. L’égoïsme sain est la capacité de prendre d'abord soin de soi, de faire ce qui fait sens pour soi, sans nuire à autrui et sans se sentir en faute. Cet égoïsme est indispensable pour une société paisible et altruiste. En effet, si une personne n’est pas en capacité de prendre soin d’elle-même, comment lui serait-il possible de prendre soin de l’autre ?

L’égoïsme sain permet de donner la meilleure version de soi pour aider l’autre sans risquer de le polluer ou de lui nuire. Il est cette capacité à distinguer les situations (et elles sont fréquentes) où il est nettement préférable que je fasse passer mon besoin avant d’accéder à la demande de l’autre.

L’égoïsme n’est pas, comme le définit Robert, que un “attachement excessif à soi-même qui fait que l’on recherche exclusivement son plaisir et son intérêt personnels”. Cette définition se rapproche plus du narcissisme exacerbé ou de l’égocentrisme, qui s’expriment souvent sans considération de l’autre et parfois même en le méprisant.

En matière d’égoïsme, c’est comme en matière d’amour, de protection, de soin, de miel, de sucre, de sel, de médicament… L'absence entraine la carence, l’excès fait le poison, et la juste dose est bienfaitrice.

A la différence de l’égocentrisme, l’égoïsme n’est pas destructeur car il est un point de passage obligatoire vers l’altruisme. Une personne en carence d’égoïsme sain, donc qui néglige, bafoue, étouffe ses besoins, sera en souffrance et deviendra souvent égocentrique. En effet, quand une personne souffre, elle devient sourde, aveugle et imperméable aux problèmes de l’autre, trop obsédée et accaparée par son mal-être et sa douleur lancinante et frustrée, aigrie que personne ne lui apporte le soin dont elle a besoin... Elle qui est disponible pour tout le monde !

« Charité bien ordonnée commence par soi-même. » 

Charité signifie amour de l’autre, donc si je veux aimer et honorer l’autre, je dois d’abord m’aimer et m’honorer moi-même. C’est cela l’égoïsme sain.