Qui pilote votre vie ?
L'amour ou la peur ?
Avez-vous remarqué que la plupart de nos choix sont plus souvent motivés par la peur d’une conséquence hypothétique que par la joie et l’enthousiasme ?
Nous agissons souvent par peur de manquer, peur d’être seul, peur d’être rejeté, peur de ce que les autres vont penser, peur de ne pas savoir, peur d’échouer, peur de déplaire, peur de se tromper… Bref, la liste est longue, mais globalement nous passons l’essentiel de notre vie et dépensons notre énergie pour tenir nos peurs à distance. Pendant ce temps, toute cette énergie gaspillée dans la gestion des peurs ne peut pas servir à porter nos aspirations, nos besoins, et notre élan de vie.
Imaginez Gaston, 40 ans, il ne s’épanouit plus depuis longtemps dans son travail mais ne cherche pas à en changer ou à le quitter par peur de manquer d’argent (crédit maison, voiture, enfants en études…) ; il est malheureux en couple depuis quelques années mais n’ose pas en parler à sa compagne par peur du conflit, voire la peur d’être rejeté et d’être seul ; il est fatigué et las quand le week-end arrive mais ne décline jamais une invitation par peur de ce que les autres vont penser et dire de lui si il refuse de participer… Brrr, ça fait froid dans le dos autant d’insatisfactions, non ?
Quand les peurs prennent toute la place dans notre vie au point de la piloter, c’est comme si on vivait en état d’alerte en permanence : on est sur le qui-vive. C’est un mode de vie extrêmement épuisant physiquement et psychiquement, d’autant qu’en agissant strictement par peur, on obtient très peu de satisfaction, de reconnaissance ou de gratification. C’est se ressentir en soumission permanente et traverser la vie en « esclave » qui se comporte uniquement de l’optique d’éviter d'éventuels coups de bâtons. De plus, ne perdons pas de vue que nous avons, pour la plupart du temps, peur d’hypothétiques conséquences apocalyptiques que notre mental a inventé, imaginé : il n’y a aucune certitude que ces scénarios s’avèrent, d'ailleurs ils se révèlent souvent tout aussi faux qu’ils étaient dramatiques. Nous agissons envers nous-mêmes, en parent normatif, autoritaire et despotique, dirigeant par la terreur, qui place son enfant en soumission et ne lui permet pas de vivre son aventure personnelle.
« Que vos choix reflètent vos espoirs et non vos peurs. » - Nelson Mandela.
Et si on changeait le mode de transmission et que, plutôt que d’agir « par peur de », on agissait « dans la joie de » ?
Dans le film d’animation « Vice Versa », vous remarquerez que c’est « Joie » qui est aux commandes du psychisme de la jeune Riley… Quand « Joie » s’éloigne trop longtemps du poste de pilotage, tous les centres d’intérêts de la jeune fille s’éteignent et sa vie pilotée par « Peur », « Dégoût » et « Colère » ne lui apporte plus aucune satisfaction.
Faire des choses par envie, par amour, par besoin (au sens de la pyramide de Maslow), par plaisir résonne autrement en terme d’énergie que d’agir par peur. Et si notre énergie servait véritablement nos élans du cœur et nos besoins fondamentaux, n’y aurait-il pas davantage de satisfaction, de joie… de bonheur ? Et si on agissait envers soi en parent nourricier et encourageant qui protège, pousse, motive ?
Nous ne sommes pas dans la même énergie selon que nous aidons à un déménagement « par peur de ce que l’autre va penser si je refuse d’aider» ou que nous sommes présent « par envie et plaisir d’aider mon ami ».
Dans son ouvrage « La Maîtrise de l’Amour », Miguel Ruiz dresse le constat contradictoire entre la voie de l’amour et la voie de la peur. En voici un résumé :
L’amour ne pose aucune obligation ; la peur n’est que obligations.
L’amour n’attend rien ; la peur est remplie d’attentes.
L’amour s'étaie sur le respect ; la peur ne respecte rien ni personne.
L’amour n’est pas la pitié mais la compassion ; la peur appelle la pitié.
L’amour rend responsable ; la peur consiste à fuir les responsabilités.
L’amour est inconditionnel, on aime l’autre pour ce qu’il est, tel qu’il est ; la peur est « je t’aime si tu es comme ceci avec moi, si… ».
Quand on agit dans un élan d’amour il y a une justice : en cas d’erreur on la paiera une fois et on en tirera une leçon ; quand on agit par peur, il n’y a pas de justice et on est soumis à payer des milliers de fois la même erreur et on a tendance à faire pareil avec nos proches.
Quand nous montons dans un taxi, nous donnons au chauffeur l’adresse du lieu où nous avons besoin ou envie de nous rendre. Pensez-vous que le chauffeur pourrait nous emmener à cet endroit si nous ne lui donnions pas l’adresse, mais la liste des endroits où nous ne tenons absolument pas à aller ? Ça n’a pas de sens, ça ne fonctionnerait pas !
Et si nous étions aussi clairs avec le pilotage de notre vie ?
Plutôt que de ressasser où nous n’avons pas envie aller, focalisons-nous sur le cap que nous souhaitons tenir.