Lâcher-prise...
et leçon de tir à l'arc
Qui a déjà expérimenté le tir à l’arc a déjà expérimenté une forme de lâcher-prise...
On entend beaucoup parler de lâcher-prise, mais en quoi cela consiste-t-il?
Le lâcher-prise ce n'est pas ne rien faire dans une attitude attentiste et passive et se contenter que les choses arrivent à soi de manière fataliste et s'en contenter...
Le lâcher-prise ce n'est pas le renoncement ou la résignation.
Le lâcher-prise n'est pas le contraire d'une attitude volontaire et entreprenante.
Entre autres, le lâcher-prise, c'est la capacité à mettre en place des choses dans sa vie sans se préoccuper du résultat. Explications...
Quand on se fixe un objectif dans la vie, c’est un peu comme un lancer de tir à l'arc.
D’abord, on vérifie son œil directeur, ce qui signifie que dans la vie on s’assure de son discernement.
Ensuite, on met en place la flèche sur l’arc en tirant au maximum la corde pour donner un maximum d’énergie à la flèche quand on la lâchera.
Quand on prépare un projet, c’est pareil: on lui donne le maximum d’énergie pour qu’il puisse atteindre le but, on se donne le maximum de chance de réussir en le préparant pour le mieux.
Dans le même temps, on ajuste son tir en tâchant de viser parfaitement le centre la cible. Néanmoins cette phase ne doit pas durer trop longtemps, car vous l'imaginez bien, avec l'arc à bout de bras, la position est difficile à tenir et on a tendance à trembler rapidement. Donc si on maintient trop longtemps la posture de préparation et d’ajustement, on tremble et c’est foutu : à trop vouloir bien faire, on réduit la probabilité d'atteindre le mil. La recherche de la perfection est un vice en toute chose, nuisible au but que l'on poursuit.
Montesquieu ne disait-il pas que "le mieux est le mortel ennemi du bien"?
Ensuite quand on libère la flèche, on accepte de la laisser partir avec toute l’énergie qu’on lui a donnée. Cependant, entre le moment où on lâche la flèche et le moment où elle viendra se planter dans la cible, il y a un espace et un temps où nous sommes strictement impuissants.
Pendant ce moment- là, nous n’avons plus le pouvoir d’agir dessus… Et c'est à ce moment là que nous faisons l'expérience du lâcher-prise. Ce moment où nous acceptons que nous ne contrôlons pas tout!
Une bourrasque ?
Un obstacle venu de nulle part ?
Pendant ce laps de temps, il pourra survenir un coup de vent heureux qui viendra rectifier le manque de justesse de notre tir, ou un moustique malheureux qui finira transverbéré !
Bref, dans nos challenges de chaque jour, comme dans le tir à l’arc, même dans la maîtrise parfaite du geste, il reste une part d’impuissance que nous devons accepter…
A un moment donné, le projet ne nous appartient plus, il est libre et autonome, rempli de l’énergie qu’on lui a donnée, complétée de l’énergie qu’il traverse.